lundi 21 octobre 2013

Fuck that shit, man!

Bon. Nous y voici: 5 mois maintenant. 5 mois que je n'ai pas dessiné ni écrit (pour de vrai, je veux dire...). 5 mois que je suis en convalescence. Et oui, je souffre d'une affection terrible! Je suis aux prises avec un syndrome post-traumatique qui me fait trembler les mains, qui m'empêche de planifier des projets et qui me fait littéralement mal à chaque trait que je trace sur le papier... Et pourtant, pourtant...

J'ai envie de dessiner, mais pas comme j'ai dessiné dans les trois dernières années, non. Je veux dessiner pour de vrai, je veux partir un dessin et me concentrer dessus, retravailler chaque ligne, peaufiner chaque détail, sculpter les ombres et définir les reliefs. Je veux passer autant d'heures qu'il me plaira dessus, étirer mon travail plusieurs jours durant, enfin, je veux aller jusqu'au putain de bout de mon putain de dessin. J'en ai marre de ne jamais les terminer, j'en ai marre de ne pas aller au bout de chaque ligne, j'en ai marre de donner naissance à des paquets de gribouillis informes et inachevés. Idem pour l'écriture... Mes histoires... Je veux leur donner une véritable vie. Je n'ai pas envie de les jeter sur du papier pour les voir exister péniblement le temps de quelques pages si maladroitement faites. Elles méritent mieux que cette démarche absurde et précipitée de recherche perpétuelle et inutile.

Dernièrement, il s'est passé beaucoup de choses. J'ai trois emplois, je suis partie en voyage, mon amie est décédée... Beaucoup de choses qui, combinées, m'ont fait comprendre quelques petits trucs: d'abord, j'ai bien des défauts, mais j'ai aussi bien des qualités. Ensuite, on a tellement l'impression de manquer de temps tout le temps, sans arrêt, on court, on questionne, on tourne en rond, on se plaint et on recommence; alors qu'en fait, une journée, c'est teeeeellement long! Nous disposons de tellement de temps, seulement, nous ne savons plus le voir. On laisse les heures s'écouler, filer entre nos doigts sans même s'en rendre compte... Finalement, j'ai appris la fragilité. Nous savons tous que la vie est une chose délicate et éphémère, nous savons tous que nous finirons par mourir un jour ou l'autre... Mais j'ai réalisé que cela pourrait très bien être dans 90 ans tout comme dans 2 jours... Si je mourrais demain, serais-je satisfaite de ma vie? Je n'ai plus envie d'attendre après les autres ni d'essayer de trouver "ma place dans l'univeeeeers". J'en ai marre de me poser des questions qui ne mènent nul part! À partir de maintenant, j'existe, je vis, je suis. Si j'ai envie de faire quelque chose, je le fais, aussi absurde et inutile que soit cette chose: bâtir une tour en K'nex, jouer à catane, faire des marionnettes à doigt en feutre, apprendre à jongler, faire de la slackline, apprendre des poèmes par coeur... À partir de maintenant, je ne dessinerai plus que pour moi même et n'écrirais que les histoires qui sont prête à être écrites.

Hier, je me suis surprise à dessiner sur une enveloppe. Et ça ne m'a pas fait mal.

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