mercredi 30 janvier 2013

Texte


J'ai revu mon scénario aujourd'hui. J'ai remplacé tous les "on" par des "nous" pour que le texte soit plus inclusif, j'ai corrigé quelques fautes et changer deux ou trois mots qui ne me semblaient pas justes. J'ai aussi ajouter le paragraphe manquant du chapitre 4. J'ai fait lire mon texte à quelqu'un d'autre pour m'assurer qu'il était clair, que rien ne manquait de précision, que je disais bien ce que je voulais dire. J'ai l'impression d'avoir fini mon texte, pour l'instant, je n'ai plus d'ajustements à faire. Prochaine étape: je vais m'occuper de mon découpage.

Scénario Blessure
Par Caroline Paquette-Méthé


Chapitre 1 : Origines

[PAGE  1] Nous avons tous en nous une blessure fondamentale, existentielle. Elle a toujours été là, d’aussi loin qu’on puisse se souvenir, sans savoir pourquoi ni comment elle est là.

[PAGE  2] Cette blessure, nous la portons en nous, elle nous habite, nous définit, nous délimite. Nous ne connaissons sa cause, mais nous en sommes la conséquence.

[PAGE  3] Tout commence par une perte, celle de quelque chose, de quelqu’un, d’une partie de soi… Et soudainement, nous nous retrouvons brisés pour la toute première fois.

[PAGE  4] Doucement, cette blessure se creuse, façonnée par le temps et les événements, approfondie par les peurs et les angoisses…


Chapitre 2 : Les autres

[PAGE  5] …Et puis, il y a les autres. Ceux avec qui nous n’avons pas le choix de vivre, ceux qui nous entourent, ces autres qui nous jaugent et nous jugent.

[PAGE  6] C’est étrange, incroyable de constater à chaque fois à quel point ils sont aveugles et à quel point ils se trompent. Et pourtant, ce qu’ils disent, ces mots insignifiants prononcés sans mauvaises intentions, nous heurtent avec violence.

[PAGE  7] Et la blessure grossit, s’infecte, se déchire et se déverse. Elle se creuse jusqu’à atteindre une profondeur abyssale et la douleur, subtile et légère au début s’intensifie péniblement, cette même douleur qui teste sans cesse nos limites, qui chemine et se loge en nous, cette douleur qui jamais ne se fait oublié… et qui finit par nous arracher un cri.


Chapitre 3 : Douleur

[PAGE  8] Heureusement, il y a la mère. Elle nous voit, nous et notre blessure. Si elle ne peut nous guérir, en revanche, elle peut nous apaiser. Mais parfois, la douleur est trop grande… Nous sommes alors terrassés, tout ce que nous arrivons à dire c’est « ça fait mal, ça fait tellement mal! » et la mère demeure figée dans son incapacité à réagir à notre propre impuissance.

[PAGE  9] Mal…



Chapitre 4 : Miroir

[SILENCE]

Scène muette au cours de laquelle le personnage décide de réagir à sa blessure. Pour l’empêcher de saigner, elle va la coudre.

[PAGE 17] Il vient un moment où c’en est assez. Nous refusons d’être cette blessure et il nous faut trouver un remède, mais malgré toute notre force, notre détermination et notre courage, nous ne savons tout simplement pas quoi faire.


Chapitre 5 : Rencontres

[SILENCE]

Le personnage continue d’avancer malgré la douleur et la résignation. Elle croise un inconnu.

[PAGE  20] Il arrive qu’on en croise d’autres comme nous, d’autres balafrés.

[PAGE  21] « Tiens? Peut-être… » Quelques notes d’espoir qui se profilent à la vue d’une meurtrissure pareille à la nôtre. Seulement, nous demeurons démunis face à ce gouffre amer.

[PAGE  22] …
Dommage. Voir ne suffit pas.

[SILENCE]

Elle fait une seconde rencontre avec une personne extraordinaire.

[PAGE  30] Pourquoi ces mots-là? Pourquoi as-tu dit ces mots-là à moi? Ça n’a aucun sens!


Chapitre 6 : Cicatrice

[SILENCE]

Scène muette. Le personnage repasse devant le miroir et constate que sa blessure a cicatrisée. Elle la découd.


Chapitre 7 : Merci

[SILENCE]

Le personnage reprend sa vie et tombe sur un cœur gravé des lettres suivantes : Thank you.

[PAGE  36] C’est banal, ordinaire, c’est parfaitement insignifiant… mais c’est ça. C’est exactement ça. Ce ne sont pas tant les insultes et les mensonges qui font mal que les malentendus maladroits, les silences implicites et les certitudes incorrectes… Ce sont les mots ordinaires qui nous blessent le plus, mais c’est aussi ces mots qui nous libèrent et qui nous guérissent.

Et ces mots… tous ces mots…

Ces mots que tu m’as donnés, aujourd’hui, je te les rends.

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